Interview de Loul Combres

 

Céramiste, artiste et spécialiste de grandes interventions publiques, Loul Combres est un membre français qui a représenté et soutenu l’Académie devant l’UNESCO pendant 18 ans. En octobre 2014, Loul s’est retiré de sa fonction de correspondant. C’est l’occasion pour nous, de le remercier grandement pour son dévouement fidèle et de rendre hommage à son parcours et à ses accomplissements.

 

Cher Loul, Comment es-tu devenu le représentant de l’AIC devant l’UNESCO en 1996 ?

A cette époque, le représentant de l’AIC, Jacques Blin a pris sa retraite du poste de Président des « Ateliers d’Arts de France » (AAF) et par la même occasion s’est libéré de ses obligations envers l’UNESCO. Lors des précédentes Assemblées Générales, j’avais rencontré Marie-Thérèse Coullery, ancienne Secrétaire Générale et Rudolf Schnyder, ancien Président de l’AIC avec lesquels j’ai tissé des liens. Ils avaient connaissance de mes performances en relation à « l’architecture et à l’argile » et de mes actions liées à la céramique et aux métiers d’arts, présentées à plusieurs reprises au niveau international. De ce fait, ils m’ont demandé si je souhaitais reprendre le flambeau.

 

Quelle était alors la situation à l’UNESCO ?

Depuis 1958, l’année d’affiliation de l’AIC, les relations avaient été établies. Cependant avec l’introduction des nouvelles directives de l’UNESCO pour les ONGs, en 1995, la collaboration risquait de s’amenuiser avec le temps.

 

Quelle était l’ambiance de travail à cette époque ?

Autrefois, les rencontres avec les collaborateurs de l’organisation étaient plus spontanées et le travail se déroulait de façon conviviale. J’ai eu la chance de faire la connaissance par exemple, de l’ancien responsable du « Secteur de la Culture et des Industries Créatives pour le Développement », M. Indrasen Vencatachellum qui est devenu l’un de mes chers contacts. Ce dernier m’a mis en garde de la situation délicate de l’AIC qui était menacée de perdre son statut UNESCO déjà devenu «informel» et de la mise en demeure effective. Afin de retrouver des relations opérationnelles avec l’UNESCO, j’ai proposé de rétablir une collaboration active par une présence régulière dans un délai de deux ans.

 

Quelles étaient les difficultés de collaboration avec l’UNESCO ?

Il était très difficile de trouver une façon pertinente de prendre part aux activités déjà existantes de l’UNESCO avec un véritable lien artistique à la céramique. En 1998, j’ai participé à une conférence de l’UNESCO  nommée « HABITAT II » qui questionnait l’humanisation de la ville contemporaine – Quel est le rôle de l’artiste contemporain dans les villes de demain ?  A cette occasion, j’ai pu intervenir et parler de céramique et d’espace public, lors d’une présentation intitulée « L’Art et la Ville ».

 

 

 

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Loul Combres correspondant AIC auprès de l’UNESCO de 2001 à 2014

 

Quels sont les projets les plus importants réalisés au cours de ta mission?

Avec le soutien de l’AIC et des AAF, j’ai fondé en 1998, la première édition biennale du Festival International du Film sur l’Argile visant à défendre la pratique de la céramique et de l’argile dans le monde. J’ai été le directeur artistique du Festival, jusqu’en 2014. L’UNESCO est devenu un de nos partenaires, en raison du caractère international de l’événement.
Grâce à ma participation active en tant que membre de nombreuses commissions et lors de consultations collectives et de conférences avec les ONGs, j’ai réussi à rétablir une coopération dynamique avec l’UNESCO – défendant l’argile comme notre médium et la céramique comme le témoin des civilisations à travers le monde.
En 2001, j’ai déposé une demande de renouvellement de notre statut qui a été voté lors d’une AG des ONGs, où j’ai défendu l’AIC. Après l’élection, le Président de la Commission de Liaison des ONGs m’a reçu personnellement, au nom de l’AIC.

 

Quelle est ta vision des futures collaborations ?

Dans l’avenir, l’AIC devra élaborer des stratégies qui participent de manière plus engagée aux activités de l’UNESCO dont les objectifs sont: 
« […] collaborer à la construction de la paix, l’éradication de la pauvreté, le développement durable et le dialogue interculturel par l’éducation, les sciences, la culture, la communication et l’information ».
L’AIC doit aller de l’avant et se positionner sur des questions telles que:

– Comment l’AIC aborde et participe à la formation de la céramique dans les pays émergents ?
– Quelle est la pertinence de la céramique à l’ère du développement durable ?
– Quel est le rôle de l’enseignement à l’art dans une société de nouvelles technologies ?

Par conséquent, l’AIC devra montrer sa motivation pour étendre sa couverture géographique.

 

Quels sont les projets à développer – tes recommandations pour l’AIC ?

Les organisations fonctionnent de manière dissociée.  L’AIC devra intensifier sa réflexion et développer une politique clarifiant son engagement en termes de coopération avec l’UNESCO pour développer des projets d’envergure.

L’AIC pourrait organiser des ateliers de réflexion autour des thématiques comme l’architecture, l’écologie et la ville du futur, les questions de genre, le rôle des artistes, etc ; et encourager la transdisciplinarité entre philosophie, urbanisme, architecture, anthropologie, etc.

Il est dans l’intérêt de l’AIC de porter son attention et d’étendre son rayonnement à une réelle envergure mondiale.

 

 

Représentante AIC à l’UNESCO

Stéphanie Le Follic-Hadida la représentante de l'AIC auprès de l'UNESCO a été élue par les membres présents à l'Assemblée Générale de Dublin 2014.

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Partenaire de l’UNESCO

Depuis 1958, l’AIC est liée aux activités de l’UNESCO, dans un premier temps à titre consultatif, puis en 2001, en qualité de partenaire officiel pour le secteur culturel.

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