À travers son travail de céramiste, la volonté de Stanislas Cornier est de pouvoir créer un espace où les imperfections et les hasards se mêlent.

Objets magiques, tirés d’un imaginaire puisant à la fois dans l’univers religieux, mystique et bestial, les sculptures allégoriques de l’artiste cachent chacune un possible rituel, en introduisant la notion d’utilité quotidienne. Il détourne et se joue de l’aspect initial du simple objet d’ornement pour nous inviter à trouver dans chaque sculpture un rituel spécifique et les gestes associés.

Les objets conçus par Stanislas Cornier son revêtus de feuilles d’or, d’argent et de cuivre comme des voiles, comme des peaux et passent de l’aspect le plus rudimentaire au plus baroque.

Aucune hiérarchie n’oppose les ‘contenants’ aux objets d’art. Tous déclarés fonctionnels sans qu’aucun ne le soit vraiment, leur propos se situe ailleurs. S’ils incarnent naturellement une forme de critique sociale visant à condamner la superficialité et le consumérisme, ses créations véhiculent surtout l’idée du cérémonial qui rythme le quotidien de chacun.
Lacrymatoire inversé, Reliquaire pour 3 dents , Crapaud miroir, Oiseau-Œuf… toutes sont conçues comme des pansements pour l’âme ou comme un cheminement offert pour apprivoiser nos émotions immédiates ou profondes. Toute la recherche de l’artiste se concentre sur l’ambivalence entre la matière, son aspect, l’esthétique de l’objet et l’émotion que l’on pourrait transformer. Comme un jeu entre le côté froid et inerte de l’objet, l’aspect sacré et le beau qui se veut souvent le reflet de nos imperfections. Reprenant un rôle de guérisseur spirituel où le spectateur peut devenir l’acteur, ses œuvres ne se regardent pas, pas seulement, elles s’utilisent.

Quelle magie pour quelle blessure de cœur ?